Ne pas perdre la main, même en confinement



Malgré le confinement, le Groupe jeunes de la LPO Anjou a continué son activité. Pas de panique, nous ne nous sommes pas réunis, et nous n’avons pas été sur le terrain ! Nous avions chacun suffisamment de chose à observer à domicile. C’est ainsi que nous avons eu l’idée de lancer l’ABM, l’Atlas Biodiversité à la Maison, lors de la deuxième semaine du confinement. L’objectif général de celui-ci est le même qu’un Atlas de Biodiversité Communale (ABC), mais à une échelle beaucoup plus réduite. Nous devions donc comptabiliser le plus d’espèces faunistique et floristique que nous contactions chez nous (maison, balcon, appartement, jardin, etc.) et à partir de chez nous et ce‚ durant toute la durée du confinement. Les espèces observées pendant les sorties autorisées (courses, sport, etc.) n’étaient pas comptabilisées.

Nous étions 21 observateurs (jeunes et moins jeunes… bonjour Édouard et François !), confinés aux 4 coins de la France à participer à ce défi. Armés de nos loupes et de nos jumelles, nous avons cherché la moindre espèce sauvage de nos jardins, terrasses ou balcons. Nous avons atteint, le 10 mai dernier, à 23h59, après un sprint finale digne d’une compétition sportive, un total de 500 espèces différentes observées !

Bien sûr des espèces classiques et connues de tous étaient au rendez-vous, comme le Pinson des arbres Fringilla coelebs, la Pâquerette Bellis perennis, le Merle noir Turdus merula ou l’Escargot des jardins Cepaea hortensis. Mais notre répartition géographique nous a offert de belles observations très diversifiées ! 

Notons-en certaines, comme les Grands Corbeaux Corvus corax observés par Simon (Saint-Étienne) et François (Arthon-en-Retz),  le Balbuzard pêcheur Pandion haliaetus par Lucas (Cholet), le Crapaud calamite Epidalea calamita par Amélie (Villebernier), ou même le Criquet égyptien Anacridium aegyptium, par David (Tournon-sur-Rhône). 
Et oui, les oiseaux sont restés de longues semaines le taxon le plus observé (avec un total de 118 espèces à la fin du confinement), avant de se faire devancer par d’autres, comme la botanique, qui a rassemblé pas moins de 145 espèces ou l’entomologie avec 193 espèces !
Des chauves-souris ont pu être identifiées grâce à des analyses d’ultrasons. Des oiseaux en migration nocturne ont été enregistrés puis identifiés grâce à des enregistreurs passifs posés sur les toits. 

Si on fait un petit classement des naturalistes confinés, Édouard monte sur la première marche du podium avec 247 espèces différentes observées, Mathurin arrive en deuxième position avec 244 espèces, pendant que la troisième place est attribuée à Alexandre et François, ex aequo, avec 160 espèces observées. Ainsi, chacun a pu observer une moyenne de 91 espèces.



On peut le dire, c’est une sacrée aventure qui nous a permis à tous de découvrir cette biodiversité inconnue, si proche de nous. Loin d’être une compétition (rien à gagner… si ce n'est des moments d'émerveillement), l'exercice a été l’occasion pour chacun d’aller toujours plus loin dans sa curiosité et dans la découverte de nouvelles espèces, tout en se rendant compte de la diversité que l’on pouvait trouver à sa porte.