Comptages hivernaux des chauves-souris en Anjou


Comme tous les ans, les chiroptérologues (spécialistes des chauves-souris) du département, se sont donné rendez-vous sous terre pour recenser les espèces locales, actuellement en hibernation. L’Anjou et son vaste réseau de galeries, offre les conditions optimales à ces animaux qui ont besoin d’un gîte avoisinant les 9 °C, avec un taux d’humidité élevé et stable pour survivre aux mois les plus froids. Le territoire abrite ainsi 60 % des espèces présentes en France métropolitaine. À cette période, des populations d’espèces patrimoniales venues de part et d’autre, se regroupent ici pour atteindre des effectifs record. Ce phénomène confère au Maine-et-Loire une responsabilité nationale en matière de protection des chiroptères. Afin de fournir des données cohérentes et évaluer les tendances d’évolution des populations, deux gros week-ends de comptages sont organisés chaque hiver entre fin janvier et début février. Équipés de leur matériel, les bénévoles du Groupe Chiroptères Pays De la Loire (GCPDL – association régionale référente) et de la LPO, parcourent des kilomètres de cavités à la recherche de tout individu observable. Nous pouvons saluer leur investissement, car ces journées requièrent beaucoup d’énergie et de patience (certaines caves nécessitent 8 h de prospections.). En effet, il faut progresser dans un milieu clos et obscur, frais et humide, ramper, escalader, tout en passant au peigne fin les innombrables interstices présents dans ces réseaux souterrains.
Ces efforts sont indispensables et fournissent des indicateurs essentiels à l’étude de ce groupe de mammifère fascinant. Au-delà de l’aspect quantitatif, nous constatons ainsi l’état de conservation des sites occupés par les chiroptères et nous assurons de la pérennité des colonies. La plupart des accès aux cavités étant sur des terrains privés, il est primordial de maintenir de bonnes relations avec notre réseau de propriétaires engagés dans ce sens. Chaque bête suspendue à la pierre ou cachée dans les fissures enrichie une base de données créée en 1992. Les données de ce début d’année sont actuellement en cours de traitement, mais nous pouvons déjà estimer qu’environ 18 000 chauves-souris ont été observées en léthargie, sur 124 sites principalement localisés dans l’Est du département. Nous communiquerons un bilan détaillé des comptages chauves-souris de l’hiver 2020 via le prochain numéro de la Gazette du GCPDL.

Rédaction : Sarah Perrin
Photo : Amélie Beillard